Comment appelle-t-on une personne qui parle 5 langues ?

Constance parle 5 langues. Elle est diplômée de la Sorbonne en langues étrangères appliquées au monde des affaires et a occupé un poste de traductrice au sein de l'AFNOR. Elle est aujourd'hui indépendante à temps plein.

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Petit voyage dans l'univers des gens polyglottes.



Stratégies Export : Première question. Le niveau d'anglais au Bac est-il suffisant pour se débrouiller dans les affaires ? On dit souvent que les français sont mauvais en anglais en comparaison à nos voisins Européens. C'est vrai ?

Constance : Oui, je pense en effet que cette réputation de mauvais élève en langues étrangères est avérée. Le problème en France, c’est qu’on passe trop de temps sur le théorique au détriment de la pratique. Moi-même étant une élève assez réservée à l’école, j’ai très peu pratiqué l’anglais oral à l’école et je n’y étais pas assez invitée par les enseignants.

Quant aux séjours linguistiques, programmes d’échanges et autres programmes visant à pratiquer une langue étrangère, ils sont malheureusement trop rares ou réservés à une poignée d’élèves. On apprend donc les règles grammaticales et syntaxiques de l’anglais pendant des années et, arrivés dans un milieu professionnel international, on se retrouve comme handicapé par la parole, incapable d’aligner une phrase en anglais alors même que l’on connaît parfaitement les règles d’usage des verbes irréguliers et des formes en « -ing » !

De plus, à mon sens, la meilleure manière d’apprendre une langue doit être intuitive, un peu comme un bébé qui apprend tout naturellement deux langues parce que ses parents parlent deux langues différentes. Quand on apprend une langue étrangère, en l’occurrence l’anglais, il faut se détacher complètement de sa langue d’origine, ne penser qu’en anglais.

Or les Français ont tendance à penser en français et à chercher ensuite la traduction en anglais, ce qui se révèle souvent un exercice fastidieux et décourageant qui se termine en « franglais » de type : « I search to join the Responsable of the Achats please ». Dans cet exemple, au-delà du titre tout simplement dit en français parce qu’on ne trouve pas sa traduction anglaise, on constate une erreur typique des Français parlant anglais : la personne a en tête la formule française « je cherche à joindre » et va donc formuler une traduction littérale qui n’existe tout simplement pas en anglais (« I search to join »).

Pour conclure, en parallèle à la théorie apprise au lycée, il faut absolument prendre l’initiative de parler anglais, ou plutôt, de s’immerger dans un environnement anglophone. Et surtout, il ne faut pas avoir peur de faire des fautes ! Rien de pire que le professeur pointilleux qui vous reprend tous les deux mots pour vous corriger. Pour savoir s’exprimer de manière fluide en anglais, cela commence forcément par des erreurs, des maladresses. En d’autres termes, lancez-vous !

Stratégies Export : Il m'arrive dans certaines parties du monde, au fin fond de l’Irlande, de l’Ecosse, de l’Australie ou du Texas de ne rien capter à ce que les gens me disent. Pourtant, en apparence, ils parlent anglais. C'est grave docteur ?

Constance : Permets-moi de répondre à ta question par une autre question. Prenons Steve, un étudiant anglais en licence de français et qui a appris le français comme on le parle, disons, à Paris. Envoyons ce pauvre Steve en Suisse et demandons lui son numéro de natel… Envoyons-le en Belgique et demandons-lui qui est l’actuel bourgmestre  de Liège…Envoyons le à Dunkerque et demandons-lui comment il trouve notre nouvelle carette...

Ajoutez à ces particularités terminologiques les accents régionaux (le Québec, Namur, Marseille…) et le pauvre Steve rentrera dépité en Angleterre pensant qu’il a encore bien des progrès à faire en français tant il ne comprend rien à ce que disent certains francophones.

Tu t’es simplement  trouvé dans la même situation que Steve mais dans des régions anglophones. Alors, non, ce n’est pas grave du tout ! En théorie, il n’y a qu’un seul anglais écrit mais, dans la pratique, chaque région a son accent et ses particularités terminologiques, et c’est ce qui fait la grande richesse de l’anglais.

Stratégies Export : Lorsque je traduis des discussions, j'avoue que c'est intellectuellement fatiguant. Pour ma part, j'attends que mon interlocuteur finisse sa phrase pour traduire (en espérant qu'elle ne soit pas trop longue...) Il y a un truc qui m'épate, ce sont les traducteurs qui traduisent simultanément, en direct. Comment fait-on ? Tu y arrives toi-même ?

Constance : Ta question soulève une confusion récurrente. Aussi vais-je en profiter pour clarifier un point : un traducteur traduit exclusivement des supports écrits. Quand il s’agit de traduire un discours oral, on ne parle plus de traduction mais d’interprétation. L’interprétation est un exercice différent de la traduction. Et si la plupart des interprètes sont également traducteurs, le contraire est rarement vrai.

En termes d’études, les étudiants choisissent soit de s’orienter vers la traduction, soit de se spécialiser en interprétation. Pour exercer ce dernier métier, il faut être bilingue voire trilingue, ce qui implique d’avoir vécu quelques temps dans le pays de ses langues de travail. Les qualités d’un interprète sont également très différentes de celles d’un traducteur puisque lorsque le traducteur traduit seul, de chez lui, l’interprète, lui, doit se déplacer et faire face à plusieurs personnes.

Par ailleurs, il existe différentes formes d’interprétation : la simultanée (le linguiste interprète dans une cabine isolée en même temps que l’intervenant en couvrant sa voix), la consécutive (il interprète après avoir écouté un passage dans sa totalité et profite d’une pause de l’intervenant pour « placer » son interprétation), l’interprétation de liaison (il interprète les paroles de plusieurs intervenants d’un petit groupe, faisant ainsi vivre le dialogue) et le chuchotage (il interprète en chuchotant à l’oreille des auditeurs d’un groupe très restreint au fond de la salle de conférence).

Chaque forme a donc ses particularités, mais on notera toutefois que l’interprétation simultanée, dite aussi « de conférence » est la forme la plus exigeante et la plus éprouvante pour le linguiste. Aussi se fait-il relayer toutes les 30 minutes environ par son binôme pour ce type de prestation. Pour faire simple, disons que le chuchotage est une version moins coûteuse de l’interprétation simultanée puisqu’au lieu d’être isolé dans une cabine, l’interprète est placé à côté de l’auditeur à l’oreille duquel il chuchote sa traduction.

On a aussi recours à cette forme lorsqu’il y a moins de deux auditeurs ou si la salle ne dispose pas de cabine. Quant à la consécutive, elle est souvent utilisée lorsque les auditeurs partagent une langue commune. Enfin, on a recours à l’interprétation de liaison en petit comité, lorsque l’interprète doit alterner les deux langues et faire office de lien entre les différents intervenants.

Pour ma part, je suis traductrice et chef de projets, mais pas interprète. C’est-à-dire que pour les prestations d’interprétation, j’interviens comme « chasseuse de tête » et coordinatrice, mais pas directement comme interprète.

Stratégies Export : Lorsque je vivais en Angleterre, plus je progressais en anglais, plus je régressais en Espagnol. Comment arrive-t-on à passer d'une langue à l'autre comme tu le fais toi ?

Constance : Comme je l’ai évoqué dans ma réponse à ta première question, lorsqu’on parle dans une langue étrangère, il faut entièrement s’imprégner de cette langue et éviter la gymnastique mentale entre le français et cette langue étrangère. Dans ton cas, le fait d’éviter d’utiliser systématiquement le français comme pont entre l’anglais et l’espagnol permet déjà de supprimer une difficulté et de laisser davantage de place à la spontanéité.

De mon côté, je n’ai jamais eu de difficulté à jongler entre les langues. J’aime constater les ressemblances  et les différences entre les langues que je pratique, notamment entre le néerlandais et l’allemand, mais je ne me mélange pas les pinceaux pour autant. Chaque langue a son lot de difficultés : les « faux-amis », les verbes irréguliers en anglais, l’accent tonique en italien, les déclinaisons en allemand, etc…

Il faut prendre le temps de déceler les subtilités de la langue, de la découvrir en profondeur plutôt que de la survoler, et c’est seulement après cette étape de découverte qu’il est possible de bien distinguer une langue de l’autre et de ne plus les mélanger. On pourrait comparer cette réflexion à deux personnes qui se ressembleraient et qu’on aurait tendance à confondre.

Mais à mesure que l’on apprend à connaître chacune d’elle, on ne les confond plus du tout et on connaît les qualités et les défauts de chacune. Personnellement, j’ai habité quelques mois en Autriche, je vivais chez des Autrichiens, travaillais dans un environnement germanophone et je parlais donc allemand tous les jours. Pour compenser et ne jamais négliger mes autres langues, chaque jour je m’adonnais à une activité dans les autres langues : je lisais un magazine en néerlandais pendant mes pauses, je parlais au téléphone avec une amie italienne puis, le soir, je regardais un film en anglais. En somme, une langue se pratique, se vit.

Si on arrête de la pratiquer, on finit par l’oublier et seuls les rudiments subsistent. Et, forcément, plus on a passé de temps à apprendre cette langue en profondeur, moins il sera facile de l’oublier.

Stratégies Export : Peut-on apprendre une langue tout seul ?

Constance : Tout dépend de la langue et de ce que tu entends par « seul ». Si par « seul » tu entends sans professeur, alors je réponds oui pour les langues qui ne présentent pas d’énormes difficultés pour nous, Français, comme l’italien, l’espagnol, le portugais, l’anglais…Comme pour maigrir ou arrêter de fumer, les ingrédients miracles sont la volonté et la persévérance. Il faut se procurer une méthode pour apprendre les rudiments de la langue et la pratiquer autant que possible.

Pour cela, inutile d’envisager de quitter femme et enfants pour aller s’exiler dans le pays de destination : Internet fourmille de possibilités de pratiquer la langue avec des natifs du pays dont vous apprenez la langue. Bien évidemment, il faudra aussi envisager quelques séjours dans le pays en question histoire de s’imprégner de sa culture, puisque toute langue est étroitement liée à une culture, et que sans connaître celle-ci, vous risquez de ne pas tout saisir dans les conversations avec des natifs (un anglais qui a étudié le français dans les livres comprendrait-il le terme « bogossitude »  s’il ne s’était pas imprégné de la culture télévisuelle française de ces deux dernières années ?)

Dans ce contexte, il s’avère plus complexe, pour un Français, d’appréhender sans professeur des langues culturellement plus éloignées de la nôtre comme le japonais ou l’arabe, voire l’allemand. Ce sont des langues qui demandent de consacrer davantage d’effort et de temps ne serait-ce que pour assimiler les règles de la langue. Pour ces langues, une certaine discipline est donc indispensable.

Aussi est-il plus compliqué de se passer d’un professeur. Enfin, pour les polyglottes, il faut savoir qu’à partir du moment où l’on connaît bien une langue, il devient beaucoup plus facile d’apprendre une langue de la même famille tout seul. Par exemple, quelqu’un qui a appris l’allemand apprendra plus facilement le néerlandais, du néerlandais découle un apprentissage plus aisé du norvégien, qui lui-même permet d’appréhender plus facilement le suédois et le danois. Je ne serais donc pas choquée de rencontrer quelqu’un qui parle ces 5 langues en plus de sa langue maternelle et de l’anglais, que l’on apprend généralement assez tôt.

Il en va de même pour les langues slaves qui se ressemblent beaucoup. Toutefois, il convient de bien distinguer une personne véritablement bilingue d’une personne qui « comprend » et « peut s’exprimer » dans une langue étrangère. Les vrais bilingues sont rares et ce terme est souvent utilisé à mauvais escient. Seuls des natifs peuvent maîtriser pleinement les subtilités de leur langue maternelle.

Stratégies Export : Tu es spécialisée en tourisme, marketing, droit des affaires, ressources humaines entre autres. Je me pose la question de savoir s’il y a seulement quelques termes techniques qui s'ajoutent à la langue ou si un univers technique (ou un milieu social) impose aussi une remise en question totale des styles, de la structure des phrases, de la manière de parler et de s'exprimer.

Constance : C’est avant tout une question de style. En tourisme, par exemple, les traductions doivent donner envie aux lecteurs de voyager. Or, un traducteur spécialisé dans les manuels d’utilisation aura moins de facilité à formuler des jolies phrases qui « font rêver ». Je me rappelle avoir été chargée de relire la traduction d’une publicité pour des produits cosmétiques réalisée par un traducteur spécialisé en droit. J’ai dû complètement revoir la traduction tant la version française donnait tout sauf envie d’acheter les produits dont il était question.

Le traducteur avait pourtant fait ses preuves, mais dans la traduction de contrats ! Il est toutefois possible d’être à la fois à l’aise dans des traductions techniques et touristiques, ou juridiques et littéraires, etc. : tout est question d’expérience et de style du traducteur. J’ajouterais que s’il ne s’agissait que de différences terminologiques, les spécialistes n’existeraient pas car, bien que beaucoup de gens aient tendance à le croire, les traducteurs ne sont en aucun cas des dictionnaires sur pattes et, même spécialisés dans tel ou tel domaine, le traducteur aura recours aux dictionnaires.

Stratégies Export : J'ai souvent traduit et réalisé mes documents et contrats tout seul. Les partenaires commerciaux sont-ils si indulgents que çà vis-à-vis des fautes d'orthographes ?

Constance : La traduction est plus qu’un exercice, c’est un métier. On connait tous la cuisine mais nous ne sommes pas tous de bons cuisiniers. En tant que directeur de restaurant, embaucheriez-vous votre belle-sœur parce qu’elle affirme être un cordon bleu ou feriez-vous plutôt appel à un cuisinier professionnel pour ne pas perdre en crédibilité auprès de votre clientèle ?

D’autant que, comme mentionné plus haut, il existe différentes spécialités au sein même du métier de traducteur ; moi-même, je ne m’aventurerais pas à traduire un manuel d’utilisateur d’un logiciel, en revanche je confierais cette tâche à un traducteur véritablement spécialisé dans le traductions informatiques, et mon travail consiste d’ailleurs à trier les vrais spécialistes des imposteurs car nombreux sont les pseudo-traducteurs qui s’affirment bilingues ou spécialistes de tel ou tel secteur mais se rendent compte, une fois le document « en main », qu’ils sont incapables de réaliser la traduction et disparaissent sans crier gare ou rendent une traduction faite avec un traducteur automatique en pensant que le client n’y verra que du feu.

Je pense qu’en tant que professionnel évoluant dans un environnement international, il faut bien évidemment utiliser l’anglais pour s’exprimer mais quand il s’agit de traduction, il faut déléguer cette tâche à quelqu’un dont c’est le métier pour ne pas risquer de perdre en crédibilité. Il suffit de vous mettre vous-même dans la peau de votre interlocuteur étranger : imaginez que vous recevez un e-mail d’un partenaire anglais qui vous dit qu’il est « très contente de vous eu rencontrer ». Cela vous fera sourire.

Maintenant, imaginez que vous recevez la version française d’un contrat allemand traduit par la secrétaire (allemande) de votre partenaire, et que ce contrat fourmille de maladresses. Certes, on comprend le fond du contrat, mais…est-ce vraiment sérieux ? Allez-vous vraiment signer ce contrat qui pourrait avoir été rédigé par un enfant ? Sans parler des campagnes publicitaires et autres brochures qui donnent envie de tout sauf d’acheter le produit dont il est question lorsque la traduction n’est pas parfaite. J’ai moi-même reçu récemment une publicité d’une agence de voyages basée aux Etats-Unis. La brochure était truffée d’erreurs de français et, pourtant, il était fait mention d’un « personnel complétement bilingue »….Ah bon ?!

Stratégies Export : Tu travailles en étroite collaboration avec des traducteurs de toutes langues et de toutes spécialités. Comment les choisis-tu ?

Constance : Je les sélectionne en fonction de critères divers et variés, certains étant obligatoires. Par exemple, le traducteur doit forcément être natif de sa langue cible, donc j’exclue toute candidature de « faux » bilingues qui traduisent dans une autre langue que leur langue maternelle. Ensuite, le traducteur doit être enregistré comme traducteur indépendant dans son pays, c’est un point important à vérifier car nombreux sont les étudiants, notamment, qui proposent leurs services au noir.

Je ne travaille qu’avec des traducteurs qui ont plus de trois ans d’expérience en tant que traducteur indépendant à temps plein et j’insiste sur le statut d’indépendant car un traducteur qui a travaillé exclusivement dans le confort du statut de salarié n’a pas les mêmes réflexes et les mêmes habitudes qu’un traducteur indépendant, et je suis bien placée pour le savoir, moi qui ai connu ces deux statuts. Les traducteurs doivent également justifier au minimum d’une licence de traduction ou de langues de type L.E.A (Langues Etrangères Appliquées) ou d’un diplôme dans un domaine de spécialité exigeant (comme le secteur pharmaceutique ou de l’aéronautique) complété par plus de 5 ans d’expérience en traduction.

Pour vous donner un exemple, un candidat ayant travaillé 10 ans dans le marketing aux Etats-Unis et fraîchement débarqué sur le marché de la traduction indépendante n’obtiendra en aucun cas mes faveurs car, d’une part, il n’a aucune expérience ni formation en traduction, or c’est un métier à part entière auquel il convient d’être formé, d’autre part, le marketing ne fait pas partie des spécialités à ce point exigeantes et complexes qu’elles justifient de faire appel à un expert au détriment d’un linguiste ; enfin le fait d’avoir passé 10 ans aux Etats-Unis n’a jamais rendu personne bon traducteur.

Pour les interprètes de conférence, ils doivent forcément être diplômés d’une grande école d’interprétation comme l’ESIT. Je privilégie les traducteurs qui travaillent avec des logiciels de T.A.O (Traduction Assistée par Ordinateur) car ce type de logiciel garantit une cohérence des traductions grâce à un système de mémoire de traductions. Je préfère travailler avec des traducteurs réactifs exerçant cette activité à temps plein. Je mène mon enquête sur chaque nouveau traducteur pour obtenir des références d’anciens clients, des recommandations et des échantillons de traduction.

Enfin, je refuse systématiquement les candidatures présentant des éléments farfelus démontrant un amateurisme évident, par exemple les traducteurs affirmant pouvoir traduire, seuls, plus de 4 000 mots par jour, ceux demandant un tarif ridiculement bas ou ridiculement élevés, ceux qui affirment pouvoir parler couramment 10 langues sans être capable de justifier ce polyglottisme, etc. Je connais parfaitement le monde de la traduction, si bien que je suis capable d’en déjouer les pièges, de repérer les bons traducteurs et d’instaurer une relation équitable entre eux et le client.


Stratégies Export : Tu proposes l'interprétation, la P.A.O, le sous-titrage, la localisation ? Qu'est-ce que c'est ?

Constance : La PAO (Publication Assistée par Ordinateur) consiste à mettre ou remettre en page un document destiné à la publication (brochures, plaquettes, guides, magazines, nouvelles…) à l’aide d’un logiciel dédié comme QuarkExpress ou InDesign, entre autres. Elle donne lieu à une prestation optionnelle supplémentaire, le contrôle post-PAO, qui consiste à vérifier qu’aucune erreur ne s’est glissée entre la traduction et la PAO.

Le sous-titrage, plus connu, consiste à insérer une traduction concise et synchrone des dialogues et passages narratifs d’une vidéo en bas de l’écran. Les projets de sous-titrage sont confiés à des traducteurs spécialisés  ayant suivi une formation en sous-titrage et rompus à cette technique.

Enfin, la localisation renvoie généralement à la traduction de logiciels, sites Internet et jeux vidéo. La localisation implique non seulement la traduction de textes mais aussi l’adaptation des aspects graphiques, culturels et techniques du logiciel, site Internet ou jeu vidéo. Il implique une grande aisance informatique de la part du traducteur, que l’on appelle localisateur. Quant à l’interprétation, j’ai déjà abordé la question en détail dans une précédente réponse.

"Besoin d'une traduction ? Quels que soient la langue et le domaine, je vous propose une solution conforme à vos attentes. N'hésitez pas à me contacter."

Par email




PS : La réponse à la question du titre de l'article aurait pu être polyglotte mais c'est quintilingue ou pentaglotte.

Commentaires

  1. Merci pour cet excellent article ! J'adore les langues donc ce thème ma passionne. Je ne connaissais pas toutes ces précisions, donc merci à vous deux :-)

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  2. Merci surtout à toi de nous lire et de suivre le blog. Tiens nous au courant de l'avancement de ton projet.
    A+

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. J'ai toujours cru que j'étais bilingue puisque j'ai un très bon niveau en anglais écrit et que j'ai même eu l'occasion de séjourner en Angleterre. Du coup, j'envisage de plus en plus de me diriger vers la traduction. Après avoir lu cet article, je me rends compte que 1. je ne suis pas bilingue après tout! et 2. il faut vraiment que je passe par un master à l'ESIT (ou l'ISIT?) si je veux qu'on me prenne au sérieux en tant que traductrice.
    Conlusion: merci à vous deux pour cet article très constructif!

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  5. Bonjour LinC,

    Je voulais simplement réagir à ton commentaire : je te conseille, en effet, de t'orienter vers cette voie si la traduction t’intéresse et que tu l’envisages comme un métier à part entière. Je t’invite toutefois à bien te renseigner sur les différentes filières possibles. Les écoles comme l'ESIT, l'ISIT (à ne pas confondre) et la filière LEA, pour ne citer qu'elles, imposent la maîtrise de deux langues étrangères en plus de sa langue maternelle. Si tu veux traduire depuis l'anglais uniquement, je te conseille plutôt de suivre des études spécialisées dans un domaine qui t'intéresse et qui est très demandé (le droit ou l’informatique, par exemple) et de suivre en parallèle des formations courtes en traduction. De cette manière, tu pourras justifier d'une double compétence en traduction et dans une spécialité de ton choix. La raison est simple : la très grande majorité des traducteurs compte l'anglais parmi ses langues sources. La concurrence est donc rude et les traducteurs qui n'ont que l'anglais comme langue source ne tirent leur épingle du jeu que quand ils sont aussi experts sur un sujet précis.

    Je te souhaite bon courage pour la suite et, bien sûr, un joyeux Noël !

    Constance

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  6. Bravo Constance !
    Quadrilingue, spécialiste du développement international et concerné par la traduction, je souscris à l'ensemble des remarques et des conseils formulés dans ton article.
    De trop nombreuses entreprises, françaises et étrangères, rechignent à investir dans une traduction ou une localisation de qualité. Cela touche pourtant de nombreux points sensibles pour l'entreprise, notamment son image de marque, son développement commercial, ses responsabilités contractuelles et ses obligations juridiques.
    Comment pouvons-nous les y sensibiliser ?

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  7. Bonjour Arnaud,
    Merci pour vos commentaires !
    Un moyen simple mais efficace de sensibiliser les entreprises françaises à l'importance d'une traduction de qualité serait de leur montrer un exemple concret de traduction mal faite vers le français. De cette manière, la personne (francophone) qui prend connaissance de la traduction peut tout naturellement se rendre compte des conséquences d'une mauvaise traduction puisqu'il lui suffit de lire le texte et de constater l'ampleur des dégâts ! Le tout est de choisir un exemple qui fasse mouche (une brochure, un contrat, une lettre...)

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  8. le multilinguisme est pratiqué dans de nombreux pays... les Français trouvent extraordinaires une pratique banale dans le reste du monde. Par paresse ou par complexe (souvenir de leur enseignement à l'école) ils se suffisent de l'anglais et de sa soi-disante universalité. 30 ans d'export sur le terrain dans une TPME m'ont appris une toute autre leçon...
    http://www.langues-export.fr

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  9. Merci bien constance pour ces explications précises et concises
    Je suis un étudiant au département d'espagnol en Afrique précisément en côte d'ivoire.je souhaite être traducteur et interprète,comment puis-je être ?

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